« Waiting for Noah » une ode à la Méditerranée.
Sous le thème « Regarder vers la même mer », la biennale Méditerranéenne de l’art d’Izmir a regroupé cette année 32 artistes de 17 pays méditerranéens, dont l’artiste Mehdi Hachid.
L’artiste algérien s’est démarqué par son œuvre gigantesque intitulée « Waiting For Noah ». Cette œuvre inaugure un cycle artistique entrepris par Mehdi Hachid, et qui est dédié aux pro- blématiques humaines et environnementales de la Méditerranée.
Avec une barque déconstruite et suspendue dans les airs, qui défie à la fois l’intellect et les émotions, Mehdi Hachid aspire à sensibiliser le public aux enjeux qui concernent l’humanité tout entière. « Waiting for Noah » est un prétexte pour explorer le phénomène migratoire qui a transformé la Méditerranée en un cimetière de l’humanité, mais pas que. L’œuvre évoque éga- lement l’effondrement des écosystèmes marins, de la surexploitation des ressources et le risque que ça représente pour des milliers de personnes, qui vivent des métiers de la mer.
« Waiting For Noah » grâce à son côté cinétique, reprend le caractère changeant de la mer Mé- diterranée pour inviter le spectateur à réfléchir sur un sujet différent selon le point d’observa- tion. Ainsi, elle regroupe plusieurs thématiques communes aux peuples méditerranéens et invite à une introspection sur les grands défis de notre temps et les enjeux cruciaux qui façonnent la Méditérannée.
Le bleu Noé créé pour l’œuvre, n’est pas sans rappeler les couleurs de la terre promise de toutes les âmes perdues en mer : l’Europe. Si la responsabilité de la rive sud dans l’explosion du phénomène migratoire est évidente, l’œuvre rappelle celles qui engagent la rive nord. Ainsi, les responsabilités de cette ‘’Harga’’ de masse engagent non pas un pays ou un autre, mais tout le bassin méditerranéens.
Répondant à une logique minutieuse, les œuvres de Mehdi Hachid s’inscrivent depuis un moment dans une réflexion systémique qui en fait des pièces connexes, donnant à l’ensemble l’allure d’une réflexion globale sur l’existence humaine.
RESLANE LOUNICI